Raroia, notre confinement

A l’heure où je vous écris, le 27 avril 2020 nous quittons Raroia, pour Tahiti, après un mois passé là bas.
Pourquoi maintenant ? La date du déconfinement étant prévu le 29 avril .
Le retour sur Tahiti a toujours été question depuis notre arrivée. Nous avons réussi à le repousser jusqu’à maintenant.
 J’ai omis de vous dire que Zia était partie des Marquises avec un mauvais rhume  qui malheureusement a dégénéré au niveau de son point sensible :son oreille. Pendant la traversée nous avons vu venir les choses et dans le doute nous avons commencé les antibiotiques, sachant qu’on allait dans un endroit loin de tout médecin .
Juste après avoir franchi cette fameuse passe, Zia vient me voir : Maman mon oreille coule !Grrrrr
Malgré tout pas des signes alarmant, on s’est dit encore sous antibio on voit venir.
Le lendemain de notre arrivée nous descendons à terre pour découvrir notre lieu de confinement, plutôt idyllique. Belle cocoterai devant une petite plage, et un  bras de mer qui va du récif au lagon servant de piscine.


 Les copains arrivés avant avaient commencé à installer un petit camp de base, chose que nous continuerons au fur et à mesure des jours qui passent : terrain de volley, cabane, petit coin repas…













Nous nous organisons pour faire un ravitaillement au village début de semaine comme convenue avec la police. Et là il nous annonce que l’on  peut venir se ravitailler mais que l’on doit ensuite partir pour Tahiti , sous les directives des affaires maritimes !
Nous déchantons quelques heures ! Nous arrivons d’une semaine de navigation repartir encore pour 4 jours les boules et surtout se retrouver coincé au mouillage à Tahiti, rien de bien emballant !
Olivier envoie des mails pour plaider notre cause (chose compliqué car notre connexion est plus que mauvaise), parle du hauban abimé ( et oui ! mauvaise découverte le lendemain de notre arrivée) on ne peut pas prendre la mer n’importe quand…. Pour finir le JRCC demande à communiquer par téléphone afin de trouver une solution.
Il nous trouve une combine. Officiellement on doit partir le 1er avril (et non ce n’est pas un poisson d’avril) on peut aller se ravitailler au village avant et le jour J on envoie un mail comme quoi on n’a un problème moteur qui nous fait décaler le départ et ensuite plus de son , plus d’image. Il nous dit qu’ils ont trop de choses à gérer sur Tahiti et qu’on va être oublié !
Soit, cette combine nous va bien, les enfants sont contents d’être là et nous nous détendons enfin.
Le mardi 30 mars ,jour du ravitaillement, nous avons fait un tire groupé avec Temptation et Le Pukeko ,les autres bateaux copains. C’était plus simple d’y aller avec un seul bateau.Le village est à plus de 10 milles et  vu les mesures de confinements personnes ne peut descendre à terre . L’avitaillement avait été commandé avant au magasin et géré par le policier qui nous livrait tout sur le quai.
Les 3 hommes y sont allés , c’était fête même si nous n’avons eu très peu de frais, juste quelques pommes et pommes de terre… mais des œufs , de la viande et des boites !!
Les boites, je crois que je n’ai jamais autant cuisiné avec et inventé de nouveau plat avec si peu de choses
En revenant, la bonne nouvelle a été annoncée, nous pouvons officiellement resté à Raroia, pas besoin d’utiliser la combine. Le policier a eu les affaires maritimes au téléphone et comme on ne dérange pas le village , ils étaient d’accord pour que l’on reste.
Tout s’apaise de ce côté nous sommes tous en règle.
Un petit rythme s’installe. Nous commençons la journée de bonne heure , car il fait vite chaud. On descend à terre après un petit déjeuner express : sport, baignade pour les enfants, bref petit moment de détente avant de rentrer au bateau et commencer l’école de 10h à midi. Ensuite repas, temps calme et de nouveau activité, soit à terre : kayak, snorkelling, paddle ou bien manuelle avec les copains, surtout pour Zia qui a toujours son oreille qui coule…







Nous rentrons toujours de bonne heure car vers 16h 30 les nonos attaquent !

apero time

Voilà une semaine de passée, isolés du monde, nous faisons les Robinsons, un peu de pêche ( attention la ciguatera est là !) requins, coquillages et surtout beaucoup de cocos pour agrémenté nos repas.


C’est quand même étrange de vivre ce confinements loin de toutes informations. Juste quelques petites brèves données par les copains et la famille quand la connexion le permet ce qui suffit pour alimenter nos réflexions : suite du voyage, la famille, le monde, quelle tournure ça va prendre ?
Nous sommes bien, en dehors de cette inquiétude pour Zia, même s’ il n’y a pas de signe clinique alarmant. On a fini par avoir un Orl au téléphone qui nous a conseillé un traitement locale et si au bout de 5j pas d’amélioration il faudra qu’on envisage de rentrer sur Tahiti pour une consultation. Moi je me dis qu’il faut qu’on aille habiter à la montagne !
Voilà une deuxième semaine qui commence, on adapte notre rythme en fonction de chacun. Finalement les enfants préfèrent commencer la journée par l’école et faire une petite baignade après. Autant vous dire que pour Zia ça se résume en une trempette des pieds et beaucoup de frustration avec des parents toujours sur son dos ! On arrondit les angles en faisant des tour de kayak, de paddle., en jouant sur le ponton flottant( récupération de DCP sur le récif et ramené devant le mouillage).







Nous nous organisons nos petits moments avec Olivier, soit en solo( yoga, petit footing sur le récif…), soit avec les copains(snorkelling avec les copines et pour Olivier chasse ou pêche sur le récif), soit tous les deux grâce aux grands enfants des copains qui nous garde les nôtres ( Zia est ravi de passer du temps sur le Pukeko avec les 2 grandes filles Anouk et Alizée et Maël avec son copain Lenny).
footing sur le platier!



Atelier origami sur Pukeko

creation origami

repas avec les copains


Nous arrivons au 5eme jour de traitement, on note une petite amélioration. Youpi, restons positif, on brule des cierges , on fait des incantations ….
Un autre avitaillement s’organise avec Gerard le gars du magasin. Un bateau doit arriver le 19 avril et il nous demande notre liste pour ajuster ses commandes avec ses fournisseurs qui ont déjà pas mal de rupture de stock…

Ce week end c’est pâque, une chasse aux trésors se prépare. Anouk et Alizée organisent le parcours et les mamans confectionnent le trésor. Pour donner un air de pâques sans œufs en chocolat je confectionne des muffins dans une coquille d’œuf et des cookies viendront compléter ce merveilleux trésor.
Les enfants passeront un bon moment.







Une troisième semaine s’entame, l’oreille de Zia après une petite amélioration recommence à couler malgré la fin du traitement. On recontacte l’orl qui nous rassure en nous disant que si il n’y a pas de douleur ou un état inquiétant nous pouvant attendre la fin du confinement qui a lieu le 29 avril pour venir consulter. En attendant je lui masse l’oreille 2*fois par jour avec des huiles essentiels conseillées par une amie( Elise).
Notre petite vie de Robinson nous plait, même si des fois on rêve d’une bonne salade et de fruits frais. Nous avons de la chance de pouvoir faire ce confinement dans ces conditions avec une météo de rêve : du beau temps, quelques grains surtout la nuit et du vent pas trop fort.







Cette semaine nous organisons des olympiades . Chaque bateau prépare deux épreuves et ensuite deux équipes mélangeant les 3 bateaux  s’affrontent. Quelle bonne partie de rigolade !



La semaine passe vite , nous clôturons le week end par une burger vegé partie avec des chips de coco. Il ne manquait plus que la feuille de salade et la rondelle de tomate…


On apprend que le bateau est bien arrivé avitailler le village et que le confinement s’allège aux tuamotus à partir du lundi 20. Nous pouvons circuler librement dans l’atoll, tous descendre à terre et  aller faire nos courses directement aux magasins. Cette fois ci chacun s’organise pour faire ses courses. Nous iront le mardi 21. Le mouillage au village n’est pas génial , il n’y a pas beaucoup de place et surtout beaucoup de patates. Forcement tous les bateaux sont là pour faire ses courses. Et  nous sommes 7 bateaux en tout dans l’atoll.
C’est l’excitation, les enfants sont heureux de pouvoir courir dans le village que nous ne connaissons pas. On croise quelques personnes dans leur jardin souriants et joviales.




Nous passerons surtout du temps au magasin. C’est la queue, on fait tous beaucoup de courses et c’est chacun son tour dans le magasin. Nous profiterons pour manger une glace, refaire le plein de conserve, de frais ( pas grand chose encore un fois des carottes, pommes de terre,choux, pommes et oranges) et l’épicerie de base ( sucre, farine….), ah oui j’oubliais des bières !
Il est déjà tard, on avait décidé de repartir le jour même car Le Pukeko n’est pas venu et nous attend sur un autre mouillage pour la dégustation de bière fraiche.
Nous allons les rejoindre au Kontiki , c’est là qu’à échouer le fameux radeau du norvégiens qui a voulu prouvé que la Polynésie fut peuplée par les Péruviens , en réalisant la traversé à bord d’un radeau identique à celui d’antan..

L’envie de repasser un peu de temps au village quand les bateaux seront partis nous taquine.
Le lendemain nous nous retrouvons seuls au mouillage du Kontiki. C’est chouette aussi. Le paysage change on est juste mouillé devant un petit ilot avec le récif qui s’étend de part et d’autre . Du mouillage on voit l’Océan.Une journée tranquille en famille se passe, le frigo plein donne une impression de repas de fêtes.






Nous faisons le programme des prochains jours. Notre départ sur Tahiti est imminent, nous sommes le jeudi 23 avril. Nous approchons de la date du deconfinement.  Pour éviter des aller retour, nous décidons de rester encore un jour ici, ensuite de passer le week end au village pour partir lundi.
Le lendemain nous ferons la connaissance d’une famille du village venue passer la journée ici. Ils profitent aussi de l’allègement du confinement pour ressortir avec leur bateau. Très belle rencontre, Mael part pêcher avec leur grand garçon. Nous nous donnons rendez vous au village demain.
La météo en a décidé autrement, finalement du vent et de la pluie et annoncé pour le week end, le mouillage du village n’est pas abrité. La ou nous sommes c’est moyen. On  retourne à notre premier mouillage.
Le Pukeko nous rejoint pour passer le week end. Finalement le vent est là mais pas la pluie. Samedi ,Olivier regarde de nouveau la météo pour partir , il semble que mardi serait bon. Lundi nous irions au village passer la nuit. Nous avons vraiment envie de passer un petit moment là bas car même si ça fait 1 mois que l’on est ici , nous n’avons pas connu les gens de Raroia.





Quand  le temps décide que ça soit autrement…
Dimanche soir dernier check météo, elle n’a pas l’air stable.
Il annonce une fin de semaine pourrie sur Tahiti avec beaucoup de pluie , du vent et de la houle. Le capitaine  décide un départ lundi matin pour finir sans passer par le village car l’heure de la passe est à 13H30. Il veut que l’on soit sur Tahiti vendredi. La météo de la semaine est clémente peut de vent au portant.C’est parfait.
Mais déception pour l’équipage, une impression de ne pas finir notre histoire à Raroia.
PS : l’oreille de Zia ne coule plus depuis 2jours, c’est trop bon, mais quand même une consultation s’impose…
Nous mettrons 4 jours pour arriver à Tahiti. 


Nous nous arrêterons à la pointe vénus 3jours, retrouvailles des copains et surtout retour à la civilisation en douceur.



Nous enchainerons sur les rendez vous médecins, avitaillement et travaux sur le bateaux.
Puis nous attendons l'évolution de la situation pour fixer nos plans.... 
PS:
Raroia sous l'eau



nos compagnons de confinement





  

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